Le chien vit à nos côtés… Il nous apporte une présence
réconfortante au quotidien, une complicité à travers de longues promenades et
des parties de jeu. Il nous offre des moments privilégiés de caresses, des
échanges de regards qui en disent long… Il partage tous les moments
importants de notre vie.
Mais un jour, certains signes apparaissent…
Eh oui, comme nous, le chien vieillit ! Lentement, insidieusement, il devient plus lent dans ses mouvements et dans ses réactions. Il montre moins d’entrain pour un départ en promenade. Durant les sorties, il passe plus de temps à sentir des odeurs qu’à gambader autour de nous. Il recherche moins les interactions avec ses congénères. Il ne saute plus dans la voiture avec le même allant. Il devient glouton ou au contraire difficile sur la nourriture. Il se lève la nuit et déambule…
Ce processus est inévitable et pourtant nous y pensons peu tant que notre animal est vaillant. Nous gardons toujours à l’esprit qu’un chien a besoin de bouger, de se dépenser, qu’il bondit naturellement avec aisance, qu’il aime courir avec ses congénères, etc.
Nous pensons qu’il est et sera toujours le même, avec les mêmes intérêts, les mêmes besoins, les mêmes attentes.
Mais, lorsque nous avons la chance de pouvoir garder longtemps notre chien en bonne santé à nos côtés, ce vieillissement vient pourtant inéluctablement s’installer.
Les changements se font souvent à notre insu, car les signes extérieurs ne nous permettent pas toujours de mesurer l’état réel du chien et ses ressentis : douleurs dans les membres, difficultés à se déplacer, essoufflement, perturbations de la vue et de l’audition, difficultés à se contenir (éliminations), troubles de l’humeur, troubles du comportement, plus grande sensibilité, douleurs liées à une maladie (peut-être pas encore décelée), etc.
Observez attentivement votre chien afin de
l’accompagner au mieux dans cette
évolution, en répondant à ses nouveaux besoins pour ne pas ajouter de stress à
son inconfort. N’oubliez pas que le chien manifeste rarement sa souffrance par des pleurs. IL SOUFFRE EN SILENCE.
"BIENVEILLANCE, PATIENCE, TOLÉRANCE ET VIGILANCE"
Pour l'accompagner au mieux :
- Multipliez les habitudes et les rituels ; ils sont rassurants car ils n’obligent pas le chien à s’adapter en permanence.
- Pensez que les absences, les séparations, les changements de vie, etc., sont vécus plus difficilement.
- Respectez ses temps de sommeil et son besoin d’isolement.
- Réaménagez plus confortablement son lieu de couchage pour un repos réparateur dans un endroit calme.
- Protégez-le des bruits et de l’agitation qui sont facteurs de stress.
- Soyez plus respectueux dans les contacts : il peut ne plus supporter certains soins ni même certains touchers.
- Ne limitez pas le nombre de sorties, mais privilégiez des terrains plats, adaptez-vous à son allure et raccourcissez éventuellement la durée de la promenade en fonction de ses capacités locomotrices et cardio-respiratoires, ne le laissez pas s’éloigner de trop (il pourrait ne plus vous voir ou vous entendre).
- Tenez compte des conditions climatiques : l’humidité (qui éveille les douleurs d’arthrose), le froid et la chaleur (qui peuvent surmener l’organisme).
- Aidez-le à monter et descendre les escaliers qui sont à éviter dans la mesure du possible.
- Faites preuve de patience : il n’est plus aussi réactif, tant dans ses mouvements et déplacements que dans ses réponses à vos demandes (la vieillesse implique une détérioration des capacités cognitives), tolérez également qu’il n’obéisse plus aussi bien.
- Soyez bien conscients que ses éliminations dans l’habitat ne sont pas voulues : n’y réagissez pas et nettoyez en son absence. Des couches spéciales pour chiens peuvent permettre qu’il ne se couche pas dedans. Ne réduisez pas son eau pour qu’il urine moins.
- Restez bienveillants : ne le bousculez pas pour qu’il aille plus vite (même si vous êtes pressé), ne vous énervez pas de ses temps prolongés de réaction.
- Proposez-lui des jeux qui le fassent chercher, réfléchir. Le jeu joue un rôle très bénéfique pour entretenir la motivation et les fonctions cognitives.
- Offrez-lui toute votre affection par des sollicitations fréquentes auxquelles il sera libre de répondre ou pas.
K. Barbéry, comportementaliste, consultante relation homme/chien
REGARD DE CHIEN